Des secrets d’histoire cachés derrière une armoire

Comme pourrait l’exprimer Stéphane Bern : « entrons ce soir dans les secrets d’histoire » :

Ce qui me motive, me stimule et m’intrigue lors de la recherche de nouvelles pièces c’est bien entendu de découvrir des objets insolites et/ou de comprendre leur histoire.

Cette armoire trouvée aux encombrants, dotée d’une porte renfermant tous ses secrets, que j’ai volontairement retirée pour la transformer en bibliothèque (comme quoi, la boucle n’est jamais bouclée) m’a ouvert les portes de son histoire grâce au cachet apposé à son dos.

J’y ai découvert le logo d’une enseigne commerciale située à Alger : Grands Magasins « Aux Deux Magots » – Nouveautés Ameublement.

« Elémentaire mon cher Watson », me voilà avec quelques indices sur la provenance de ce meuble délaissé sur le trottoir.

En procédant à des recherches sur internet, j’ai donc pu retracer le parcours de ce meuble et découvrir l’existence du magasin en question.

Dans les années 20/30, le quartier compris entre la Place du Gouvernement et la place Bugeaud était encore le centre du Alger commerçant.

Deux rues se partageaient l’essentiel des « grands magasins » : la rue Bab-Azoun et la rue d’Isly.

Au coeur de ces deux artères se sont regroupées des enseignes portant pour beaucoup les noms de prestigieux grands magasins de France, dont ils veulent la réplique et dont ils sont les succursales comme par exemple : « Au gagne petit », « A la Renaissance », « Aux Montagnes Russes », « Les Galeries Lafayette », « Au Printemps », « A la Samaritaine », et surtout et surtout « Aux Deux Magots ».

Cette armoire a donc été achetée puis probablement rapportée d’Alger pour s’y retrouver un jour à Versailles et finir dans la rue. Quelle triste histoire en somme…

Mais une nouvelle vie l’attend dorénavant.

A vrai dire, elle a du voyager cette armoire car elle était vraiment dans un état médiocre et je n’ose imaginer son usage et ce qui était stocké à l’intérieur. Mes narines s’en souviennent encore.

Après un bon coup d’eau de javel, de nettoyage et de ponçage, j’entame la peinture en appliquant un noir satiné pour lui donner du pep’s et modernité. Je décide ensuite de peindre l’intérieur en doré façon métallisé pour l’éclat et le chic.

Pour la touche finale, je lui enlève ses deux boutons en aluminium, style années 50/60, au niveau du tiroir, pour la parer de jolis boutons transparents ronds et biseautés en forme de diamant.

D’une armoire mystérieuse qui a souffert des affres du temps, la voilà reconvertit en une jolie bibliothèque dans l’air du temps, so chic !!!